Internet est une véritable révolution. De nouveaux usages se créent quotidiennement, de nouvelles possibilités, de nouvelles révolutions, de nouveaux marchés. Bien entendu, comme à chaque révolution technique, l'apparition de nouveaux usages en rend d'autres obsolètes.
C'est typiquement le cas de celui de la musique. Ne plus être dépendant d'un support, pouvoir dupliquer à l'infini ses morceaux de musique, les partager avec le monde entier, c'est une nouvelle façon d'appréhender l'art musical, radicalement différentes de l'utilisation classique des disques.
Les majors ultra-conservatrices ne voulant pas perdre leur poule aux oeufs d'or peuvent essayer d'enrayer cette évolution avec un arsenal législatif aussi absurde qu'inutile (En France par exemple avec DADVSI et HADOPI). Cela ne fait repousser légèrement l'inéluctable : leurs faillites, si elles n'arrivent pas à s'adapter à lévolution des usages.

De l'autre côté du Rhin, à l'inverse, nous avons à mon avis une magnifique démonstration d'intelligence de la part de l'orchestre Philharmonique de Berlin, probablement l'un des orchestres classiques les plus réputés au monde. Plutôt que de vouloir contrer l'évolution des moeurs Internet, cet orchestre a décidé de tirer parti des possibilités offertes par le réseau des réseaux : diffuser certains de leurs concerts en direct sur Internet !

La solution retenue est en flash. Cela fera râler certains Linuxiens intégristes du libre, mais c'est une solution qui a l'avantage de fonctionner sur la majorité des plate-formes existantes. En l'occurrence, aucun problème chez moi sur un Linux Debian Sid.
Deuxième bonne surprise : un "test de qualité". Il serait en effet dommage de prélever quelques sous à un internaute pour ensuite constater que l'équipement de notre mélomane ne lui permet pas d'apprécier le concert dans les meilleures conditions. Vous pouvez accéder à ce test en cliquant ici, puis en choisissant "Go to stream test". Pour ma part, j'ai été stupéfait de la qualité du flux reçu, aussi bien audio et vidéo.
Reste le tarif. Pour assister à une séance de concert, il vous faudra débourser la modique somme de 10 €. À ce prix, nettement inférieur à celui d'une bonne place dans une vraie salle de concert, vous aurez la meilleure vue possible sur l'orchestre sans bouger de chez vous. Alors certes, cela ne vaut certainement pas le plaisir que l'on peut ressentir lorsque l'on est réellement présent dans une salle de concert, néanmoins, cela rend tout de même accessible un orchestre qu'il n'est pas simple de voir en temps normal.

Le premier concert aura lieu ce soir, mardi 6 janvier. Au menu, une danse Slave d'Antonín Dvořák, et une Symphonie de Johannes Brahms. L'offre de lancement est à seulement 5 € ! Si je rentre chez moi à temps, je vais probablement tenter l'expérience !